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Politique

Vous trouverez dans cet espace des informations utiles pour « Comprendre » une thématique donnée à la lumière des principes d'égalité entre les femmes/filles et les hommes/garçons.

La partie « Agir » vous propose, quant à elle, diverses pistes à mettre en pratique.

Pour aller plus loin et découvrir des ressources sur la thématique, il vous suffit de consulter le « Catalogue », de la sélectionner ainsi que le type de support que vous souhaitez utiliser. Ces ressources sont mises à disposition pour enrichir vos connaissances et celles de vos élèves sur le sujet.

 

Comprendre la thématique

 

Pourquoi les Gouvernements et les Parlements sont-ils majoritairement composés d'hommes ? Pourquoi le champ politique demeure-t-il associé au masculin ? Pourquoi les femmes ont-elles longtemps été exclues du suffrage universel ? Les quotas sexués et la parité sont-elles des mesures efficaces pour obtenir une représentation politique égalitaire entre les femmes et les hommes ? La participation citoyenne est-elle genrée ? Que signifie analyse la démocratie au prisme du genre ? Comment les médias et la communication politique intègrent-ils le genre ?

Autant de questions et de pistes de réponses qui sont abordées ici pour traiter de la politique à l'épreuve du genre.

 

Bref historique du droit de vote et d’éligibilité des femmes en Belgique (1831-1948)

Dès 1831, le jeune État belge instaure le suffrage censitaire et masculin. En 1919, il devient universel mais il reste en réalité masculin à l’exception de trois catégories de femmes : les veuves, les mères de soldats tombés au combat (pour autant qu’elles soient elles-mêmes veuves) et les femmes prisonnières de guerre durant l’occupation. Ces électrices ont le droit de vote à titre de remplaçantes d’un mari ou d’un fils décédé au combat.

La première avancée arrive en1920 avec la loi accordant à toutes les femmes le droit de vote auxélections communales. Il faut attendre 1948 pour que toutes les femmes se voient reconnaître le droit de vote et le droit d’éligibilité à la Chambre des représentants et du Sénat, et pour les élections provincialesMarie Spaak-Janson devientla première femme sénatrice en 1921 et Lucie Dejardin la première femme à siéger à la Chambre dès 1929. 

Malgré l’instauration en 1948 du suffrage universel reconnaissant le droit de vote à toutes les femmes, qui constituent alors un peu plus que la moitié du corps électoral, le nombre de mandats politiques exercés par des femmes était encore très bas. Même au sein du gouvernement, il faudra attendre 1965 pour que Marguerite De Riemaecker-Legot (ministre de la Famille et du Logement) fasse son entrée au sein du Gouvernement fédéral.

Source : La représentation des femmes en politique (1994-2013), article de Sophie Van Der Dussen dans CRISP, 2013

 

Les gouvernements qui suivront, compteront très peu de femmes dans leurs rangs, éveillant l’indignation des mouvements féministes qui mobiliseront l’opinion publique pour ouvrir la discussion sur l’instauration de quotas au Sénat en 1980. Cette volonté d’augmenter la représentation des femmes par une voie législative sera renforcée par une conférence donnée par l’ONU en 1975 à Mexico, sur les droits des femmes et l’urgence de les inclure dans le processus décisionnel. Les institutions internationales et européennes commencent à promouvoir le principe d’égalité des chances et permettent des mesures de type « discrimination positive ».

Source : Evaluation des lois sur les quotas et la parité, dans Quand les femmes s'en mêlent : genre et pouvoir, Réjane Senac, éd. De La Martinière, 2004

 

En Belgique, il faudra attendre le « dimanche noir » du 24 novembre 1991, lorsque le Vlaams Block fait son entrée sur la scène politique belge pour que le Gouvernement fédéral s’intéresse réellement à la question des quotas. Pourquoi à ce moment-là précisément ? La montée de la droite radicale est perçue comme la preuve que le monde politique est déconnecté des réalités des citoyens et des citoyennes. Les quotas permettent de proposer des représentants et surtout des représentantes politiques plus hétérogènes et à même de comprendre les besoins spécifiques des femmes (surtout ceux liés à la question de la maternité). L’enjeu était alors de rétablir la confiance des électeurs et des électrices.

 

De 1949 à 2022

Depuis la loi Smet-Tobback de 1994, les partis politiques ne peuvent pas présenter des listes de candidat·es dont plus des deux tiers ont le même genre. Depuis 2002, les partis politiques doivent présenter des listes avec un maximum de 50% de candidat·es du même genre. De plus, les deux premières places doivent présenter une alternance entre un homme et une femme. Cette obligation est également imposée au niveau régional depuis 2009. En 2018, le principe de la « tirette » a imposé l’alternance des candidats et des candidates aux élections régionales et provinciales. 

Le graphique ci-dessous montre la participation des femmes dans chacun des gouvernements en Belgique en 2022 :

  • Le Gouvernement fédéral est composé de 23 hommes pour 11 femmes ;
  • Le Gouvernement flamand est composé de 9 hommes pour 3 femmes :
  • Le Gouvernement wallon est composé de 8 hommes pour 3 femmes ;
  • Le Gouvernement de la Region Bruxelles-Capitale est compoté de 8 hommes pour 5 femmes ;
  • Le Gouvernement de la Communauté française est composé de 5 hommes pour 3 femmes ;
  • Le Gouvernement de la Communauté germanophone est composé de 4 hommes pour 2 femmes.

 

Sexisme en coulisses

Les discriminations et les comportements sexistes ou le poids des responsabilités familiales qui pèsent encore sur les femmes sont des exemples d’obstacles à leur participation à la vie politique.    

Selon Margaux De Ré, députée et présidente de la Commission Egalité des Chances et des Droits des femmes du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le principe de la tirette permet d’alterner systématiquement le genre des candidat·es sur les listes électorales et de faciliter la participation des femmes. Néanmoins, ces dernières font encore face à de nombreux freins.

Il n’existe pas encore de cadre juridique qui prennent en charge les cas d’agression ou de harcèlement entre collègues. Comment les partis politiques recueillent et gèrent les accusations et les signalements ? Cette question ne se posait pas lorsque les femmes n’avaient pas accès à la sphère politique. En février 2022, à la suite des nombreuses accusations portées contre des politiciens français comme Damien Abad ou encore Gérald Darmanin, le Gouvernement français a décidé de créer L’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en Politique. Le #MeToo Politique a pour objectif de « soutenir et faciliter les actions visant à promouvoir la place des femmes dans la vie publique et lutter contre les violences sexistes et sexuelles ». Ce mouvement social appelle notamment le monde politique à assumer ses responsabilités et à écarter les auteurs de violences. Chaque parti politique de gauche (les partis de droite n’ayant pas adopté de mesures) a mis en œuvre des mesures en son sein : une cellule d’écoute, d’enquête et de sanctions, un comité de suivi des violences sexistes et sexuelles ou encore une commission de lutte contre le harcèlement et les discriminations.

Source : Violences sexuelles en politique : comment les partis politiques recueillent et gèrent les accusations et les signalement ?, article d'Audrey Tison dans FranceInfo, 2022

 

Est-ce qu’il existe en Belgique des solutions semblables ? Les femmes politiques belges ne sont pas restées silencieuses, le milieu politique belge n’est pas épargné par les faits de violences sexistes et sexuelles. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il n’existe pas de mesure de prévention, de sensibilisation ou de suivi de personnes victimes de harcèlement sexuel. La question du harcèlement en politique reste encore un sujet tabou, et pour lequel l’écoute reste encore compliquée.

 

Le sexisme en politique a vocation à décourager les femmes

Le sexisme reste encore un sujet de plaisanterie ou un sujet tabou et il constitue un terreau sur lequel peuvent prospérer le harcèlement et les agressions sexuelles. Aucune pression ne pèse sur les partis politiques pour lutter contre ce phénomène, ce qui ne fait qu’augmenter le sentiment d’impunité de nombreuses femmes occupant des postes à responsabilité politique et en décourager d’autres à se lancer dans une carrière politique.

Le regard général posé sur les femmes qui témoignent des agressions qu’elles ont subies peut être vécu comme une violence supplémentaire (on appelle cela la « double victimisation ») : elles sont perçues comme ne sachant pas affronter les épreuves rencontrées lors d’une carrière politique et donc pas fiables (voire pas légitimes) pour se voir confier le pouvoir. Elles peuvent aussi être soupçonnées d’utiliser ces accusations comme un moyen de se débarrasser de la compétition, etc.

 

La question des violences sexistes et sexuelles (VSS) au sein des partis politiques

Y-a-t'il un décalage entre le traitement du sujet des violences sexistes et sexuelles (VSS) dans les programmes des partis politiques et le traitement de cas réels de violences en interne, au sein de ces mêmes partis ? En effet, nous pouvons le remarquer. Plusieurs éléments peuvent expliquer ce phénomène.

Les dirigeant·es politiques manquent de formation sur la question des violences et les comités sur les violences sexuelles et sexistes au sein des partis présentent certains dysfonctionnements. En effet, nombreux sont les partis politiques qui disposent d’un comité d’accompagnement traitant des questions de violences, mais celles-ci sont prises en charge par des cadres internes au parti. Or, il peut être difficile d’enquêter sur un collègue et de le mettre en cause. A nouveau, pour pouvoir mener un travail d’enquête et en arriver à éventuellement sanctionner un comportement, il faut avoir été sensibilisé et formé.

Les jeunes (militant·es ou non) sont souvent à jour sur le vocabulaire adéquat pour parler des violences sexuelles et sexistes (avant on pouvait parler d’un « mec lourd » quand aujourd’hui on va parler d’un « agresseur »).  Les personnes d’une autre génération - sans qu’il s’agisse d’une généralité pour autant - semblent avoir davantage de difficultés à accepter ce qui était très peu dénoncé il y a 10 ans ou encore avant et qui est devenu inacceptable aujourd’hui. Les témoignages de femmes en politique sont enfin entendus et il est aujourd’hui moins question pour elle de prendre sur soi ou de quitter leur fonction. Les jeunes générations de citoyens et citoyennes sont plus engagées sur les questions des VSS et s’il n’y a pas de réaction au niveau politique face à une accusation, il sera encore plus difficile pour elles de se sentir représentées par un quelconque parti et d'avoir envie de s’engager en politique. 

Il est important d’avoir des cellules de lutte contre les VSS au sein de chaque parti politique, même si l’objectif final reste celui de ne plus être confronté·es à des violences dans ce milieu. Il est central de ne pas simplement punir et sanctionner, mais aussi de faire de la prévention. Un certain nombre de freins empêchent de mobiliser pleinement les partis politiques autour de la question de l’égalité. Le premier frein est « l’illusion d’égalité » : il s’agit de l’idée selon laquelle les progrès en matière d’égalité entre les hommes et les femmes a tellement progressé qu’on l’a quasiment atteinte. Cette idée empêche de pouvoir interroger et faire reculer les stéréotypes et idées reçues qui font obstacle à l'égalité.

Des militantes féministes comme la française Caroline De Haas ont proposé des pistes d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) qui peuvent être utilisées par les partis politiques : 

  • Adopter un positionnement individuel face aux violences, en évitant d’instaurer un rapport avec un autre individu basé sur l’injure et la peur ;
  • Reconnaître quand notre comportement a été problématique et pouvoir s’en excuser ;
  • Construire une ligne politique qui : soutient la/les victimes, met en retrait l’agresseur, signale à la justice si les faits peuvent-être qualifiés de crimes, déclenche une enquête interne en cas de plainte.

Tout parti tâtonne pour trouver une manière de répondre aux VSS (violences sexistes et sexuelles) internes au parti.  L’accès tardif des femmes au monde politique peut en partie l’expliquer, la question ne s’étant pas posée avant ou en tous cas pas de la même manière. Plus largement, le milieu politique n’échappe pas aux rapports de pouvoir et donc aux rapports de genre qui caractérisent le reste de la société et dont les VSS sont une émanation.

Ressource : L'homme politique, moi j'en fait du compost, Mathilde Viot, éd. Stock, 2022

 

Pourquoi les médias restent des acteurs clés dans la lutte contre les stéréotypes de genre dans le monde politique ?

Les médias ont souvent permis de mettre en lumière les violences sexistes et sexuelles (VSS). De même, les réseaux sociaux ont fait émerger un grand nombre de faits d’agressions et de harcèlement à l’encontre des femmes politiques (et des femmes en général). Les militantes féministes ont regroupé ces témoignages sous le #MeToo Politique qui a entraîné le retrait de certains agresseurs de leurs responsabilités politiques.

Les médias poursuivent un travail d'investigation indispensable qui laisse de la place aux témoignages et permet de rendre visible les VSS. L’agenda médiatique influence, dans certains cas, l’agenda politique : si les médias accordent une place plus importante à la dénonciation des faits de violences dans le monde politique, ce dernier est appelé à se positionner face au sujet. Les médias peuvent ainsi servir de levier pour que la politique questionne le sexisme structurel et prenne en charge la question des VSS non seulement dans les programmes des partis politiques mais aussi en leur sein. 

 

Médias, élections et égalité des chances

Si les médias peuvent attirer l’attention sur certains sujets, leur couverture des événements politiques peut aussi être déterminée par leur type d’audience. Les électeurs et électrices s’appuient largement sur le traitement médiatique de l’actualité pour se forger une opinion politique et voter, ce qui fait des médias l’un des piliers de la démocratie. Ils sont souvent la source première d’information en matière politique et de processus électoral. Il est donc fondamental que tous les candidat·es aient un accès égal aux médias et soient représenté·es de manière équitable.

Il existe un lien entre l’attitude des électeurs et des électrices et l’image renvoyée des candidat·es aux élections dans les médias. 

A  l’approche des élections en particulier (même si ce n’est pas uniquement le cas pendant cette période), les médias peuvent orienter les débats autour des supposées « qualités » et « défauts » qu’auraient les candidat·es politiques et qui varient la plupart du temps selon leur sexe. Les médias proposent une image publique de candidat·es aux multiples facettes et favorisent ainsi des processus d’adhésion ou d’identification chez les électeurs et électrices. 

Les femmes sont moins représentées que les hommes sur les plateaux de télévision. Selon l’étude menée par le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) en 2014, seulement 30% de femmes responsables politiques interviennent lors de débats préélectoraux. Ce faible pourcentage s’explique en partie par le nombre peu élevé de femmes candidates et plus globalement par leur présence limitée à des postes à haute responsabilité. La base de données statistiques sur le genre de l’Institut européen pour l’égalité des genres (EIGE) montre qu’en 2017 seulement 4 des 35 premiers ministres européens étaient des femmes premières ministres.

Source : La représentation des femmes dans les débats pré-électoraux télévisé belge francophones (pdf), Conseil Supérieur Audiovisuel, 2014 (pdf) et Médias, élections et égalité des genres, Etude pour une meilleure prise en compte de l'égalité des genres dans la couverture médiatique des élections, Bertrand Levant, Amina Gharib et Muriel Hanot, 2017(pdf)

 

Les femmes sont souvent représentées de la même façon par les médias, qui produisent une vision normative de leur rôle. Déjà, le fait d’insister sur la terminologie « femme politique » véhicule le message selon lequel leur présence en politique n’est pas quelque chose de normal. L’attention est ainsi focalisée sur le caractère de « nouveauté » qu’elles représentent encore plutôt que sur leurs idées politiques. Quant à lui, le sexe des hommes semble perçu comme neutre.

Ensuite, il existe également une tendance à dépeindre les femmes comme l’incarnation d’une féminité typique ou au contraire à critiquer leur comportement si celui-ci est trop compétitif et trop calqué sur le comportement de leurs homologues masculins. Les femmes politiques sont représentées d’une manière stéréotypée et qui n’a bien souvent rien à avoir avec la fonction qu’elles occupent. Les programmes politiques défendus par ces personnalités passent au second plan au profit d’une personnalisation de la politique.  

En effet, la couverture médiatique des femmes politiques est souvent axée sur leur apparence physique et leur vie privée. Leur style vestimentaire, leur coupe de cheveux, le nombre de leurs enfants, leur prise ou leur perte de poids sont des questions plus commentées que le nombre de votes qu’elles ont récoltés, leur positionnement politique ou les décisions politiques qu’elles ont prises. Un paradoxe persiste néanmoins : si le fait que les politiciennes soient célibataires ou mères de famille fait l’objet d’une grande attention de la part des médias, la manière dont celles-ci arrivent à concilier leur vie privée et leur vie professionnelle est rarement traitée par eux.        

Toute accentuation des stéréotypes de genre dans et par les médias exerce une influence sur la manière dont les électeurs et les électrices perçoivent les candidat·es et prennent leur décision au moment du vote. Par exemple, le fait d’interroger les politiciennes uniquement sur des sujets sociaux et sociétaux comme la santé, l’éducation ou la culture va accentuer la distinction avec des sujets d’ordre politique, économique, militaire ou diplomatique traités majoritairement par des figures politiques masculines. Ces stéréotypes peuvent avoir une incidence sur la distribution ultérieure de portefeuilles politiques.

Les médias peuvent agir pour arrêter de véhiculer des stéréotypes de genre et pour normaliser la présence des femmes en politique en les interrogeant sur des thèmes où elles sont peu attendues.

 

Quel genre de participation ?

Il est courant que les politiciennes soient encore sous-représentées dans les fonctions politiques les plus stratégiques. Cette sous-représentation peut s’expliquer par le fait que dans l’histoire, ce sont les hommes qui ont détenu le pouvoir : dans la famille, dans la société civile et dans l'État. Aujourd’hui, la distribution des portefeuilles ministériels n’est pas directement adressée par les lois sur la parité malgré leur caractère genré. 

On peut néanmoins observer une féminisation des cabinets ministériels lors de la mise en place du Gouvernement fédéral belge en 2020 : des politiciennes se retrouvent à la tête de cabinets plus stratégiques tel que celui des Affaires Intérieures, du Climat et de l’Environnement, de l’Énergie, des Affaires étrangères. Jusqu’au ministère de la Défense, occupé pour la première fois par une femme depuis 1831 !

Des mécanismes comme les quotas ou la tirette favorisent une participation plus active des femmes en politique. Pour autant, les structures au sein des partis politiques restent encore fort stéréotypées : comme on peut le voir dans le graphique plus haut, les femmes restent minoritaires aux sièges des gouvernements. Elles le sont également quand on monte dans la hiérarchie des mandats : ce n’est qu’en 2020 que la Belgique a eu une femme première ministre pour la première fois. Au sein des partis politiques les postes décisionnels sont majoritairement occupés par des hommes. Ceci crée un fossé salarial entre les membres féminins et masculins des partis, puisque les postes à hautes responsabilités sont logiquement les mieux payés.

Il est plus facile pour un homme d'accumuler des mandats, n'ayant la plupart du temps pas l'impératif de devoir composer avec sa vie familiale, injonction qui pèse le plus souvent sur les femmes.    

 

 

Gender Mainstreaming

Les gouvernements fédéral, régionaux et communautaires ont pour obligation d'intégrer une dimension genre dans l’ensemble leurs politiques publiques, les mesures et actions qu’ils prennent.  L’intégration de la dimension genre au niveau du fédéral en Belgique doit être un objectif stratégique accompagnant toute prise de décision. Elle doit ensuite être traduite en points d’actions concrets. Chaque ministre s’engage à intégrer la dimension genre dans toutes ses politiques, actions, mesures et plus largement dans son agenda politique et dans tous les projets auxquels il ou elle participe. De plus, chaque début de législature prévoit un plan fédéral visant l’intégration de la dimension genre dans l’ensemble des politiques.      

L’intégration des questions de genre permet premièrement, la reconnaissance des intérêts spécifiques des femmes et deuxièmement, l’évaluation des incidences des différentes politiques publiques sur les expériences des femmes, des personnes ayant des identités de genre diverses et des hommes. La réflexion sur les contenus des projets de loi devrait se faire en collaboration avec le monde académique. En effet, les recherches réalisées ou commanditées sont d'une grande aide à la formulation de politiques publiques..

Le monde associatif peut également apporter une aide indispensable grâce à un travail fourni sur le terrain et un regard sur les spécificités des différents groupes sociaux. Les liens administratifs qui existent entre les deux mondes répondent à des intérêts réciproques : les associations de terrain reçoivent des subventions de l’État et les instances publiques bénéficient de rapports d’étude et de remontées d’informations diverses leur permettant de concevoir des politiques plus précises et les aidant à la formulation des textes de loi.