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Sexisme, discriminations et harcèlement : Agir

Après avoir exposé les différentes formes que peuvent revêtir le sexisme, les discrimination et le harcèlement (paroles condescendantes, commentaires relatifs aux compétences, à la sexualité, aux apparences, à la maternité, propagation de rumeurs, harcèlement moral, violences sexuelles, etc.). 

Nous allons nous centrer sur les réactions à adopter et les mesures législatives de protection des victimes auxquelles vous pouvez avoir recours.

 

Sexisme

 

Au travail

Comment agir contre le sexisme au travail ?

 

En tant que travailleur·euse, vous pouvez  :

 

En tant qu'employeur·euse :

  • Afficher l’engagement de la structure à lutter contre le sexisme via la communication interne et la formation des employé·s ;
  • Outiller les managers pour qu’ils et elles puissent mieux gérer des situations de sexisme (affiches, brochures, formations, etc) ;
  • Veiller à promouvoir une communication interne et externe dépourvue de sexisme : éliminer toute représentation stéréotypée en matière de genre et privilégier l’écriture épicène (mots sans genre grammatical) ;
  • Réagir aux agissements sexistes et sanctionner les auteurs : prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la victime et prononcer une sanction disciplinaire ;
  • Veiller à la prise en charge des victimes : mettre en place une cellule d’écoute, prendre des mesures immédiates (éloigner l’agresseur, lancer une enquête, rompre l’isolement de la victime, etc) et soutenir la victime ;
  • Construire un programme d’action : promouvoir un environnement de travail exempt de sexisme ;
  • Définir clairement les actions prohibées en affirmant ce qui relève du sexisme ;
  • Mettre en place une politique de prévention du sexisme : intégrer un règlement interne contre le sexisme et pour la lutte contre le sexisme dans l’action de prévention en matière de sécurité et de santé au travail.

 

Espace public

Comment agir contre le sexisme dans l'espace public ?

 

Si vous êtes victime :

Rester attentifs et attentives aux alentours : à la circulation, aux autres personnes, éviter les endroits peu éclairés ou peu fréquentés, garder à l’œil les endroits sécures où il est possible de se réfugier en cas de problèmes (café, magasins de nuit, restaurants,etc.). Partagez avec vos ami·es vos stratégies pour les aider et voir s’ils et elles en possèdent d’autres qui pourraient vous inspirer et que vous pourriez appliquer à votre tour. Il est important de souligner et de rappeler à la commune que c’est son rôle de veiller à ce que toutes les rues soient bien éclairées et d’entretenir certains lieux afin d’éviter que ceux-ci deviennent un danger, en particulier pour les femmes et les personnes LGBTQIA+. Chacun·e dispose de son propre seuil de tolérance.Nos limites sont personnelles et variables : le harcèlement de rue est une intrusion dans notre sphère personnelle.

 

Si vous êtes témoin :

Vous pouvez répondre et confronter directement la personne qui harcèle. Cependant, avant toute action vérifiez que vous n’êtes pas en danger physiquement et que la situation ne risque pas de dégénérer. Si c’e n'est pas le cas, vous pouvez vous adresser directement au harceleur en condamnant son comportement, ou vous adresser directement à la victime en lui demandant si elle se sent importunée. La distraction peut également être une méthode pour interrompre le harcèlement, comme par exemple demander des informations sur une direction ou demander l’heure. Vous pouvez vous placer près de la scène pour que le harceleur remarque qu’il est observé et pour que la victime ne se sente pas seule. Allez cherchez de l’aide, interpellez une tierce personne (dans un magasin, un·e passant·e, le conducteur ou la conductrice du transport en commun,etc.) pour qu’elle intervienne avec vous et pour être en plus grand nombre face à l’agresseur.

 

Comment ne pas harceler ?

Il faut apprendre à distinguer le flirt du harcèlement, intervenir en situation de harcèlement même (voir surtout) quand il s’agit d’un ami.

Il existe une grande différence entre la drague et le harcèlement et cette différence réside dans la notion de consentement. Questionnez votre comportement. Lorsque vous allez aborder une personne dans un espace public (la rue, un bar, un restaurant…) soyez attentifs et attentives à son comportement. Si la personne vous répond « non je ne suis pas intéressée », si elle ne vous répond pas, si elle s’éloigne, regarde son téléphone ou met ses écouteurs, si elle vous dit qu’elle n’a pas le temps ou l’envie d’entamer une discussion ou qu'elle vous dit qu'elle est en couple : cela signifie qu’elle n’est pas intéressée par vous, qu’elle n’a pas envie d’entamer une discussion. Respectez son choix et n’insistez pas.

L’espace public devrait être un lieu accessible à toutes et tous : chacun·e devrait pouvoir y circuler sans faire l’objet de remarques sexistes. Si une personne exprime son désaccord et ne préfère pas être abordée, il faut respecter ce droit.

Il faut donc impérativement  :

  • Écouter les signes qui veulent dire non ;
  • Accepter le refus ;
  • Accepter le fait qu'un oui peut devenir un non ;
  • Faire attention lorsque vous abordez une personne et que vous êtes en groupe car cela pourrait être intimidant pour elle ;
  • Remettre en question votre comportement ;
  • réfléchir à la manière dont vous abordez une personne.

 

Discrimination

Pour toute discrimination basée sur la nationalité, la couleur de peau, l’âge, l’orientation sexuelle, la conviction religieuse, philosophique ou politique, le handicap, origine sociale, l’état de santé ou caractéristique physique est interdite par la loi. Vous pouvez vous adresser au Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (UNIA).

  • Via le formulaire de signalement ;
  • En téléphonant au numéro gratuit 0800 12 800 (depuis la Belgique) ou si vous trouvez à l’étranger au +32 (0)2 212 30 00 ;
  • En vous rendant au siège d’UNIA au 40, place Victor Horta, 1060 Saint-Gilles.

Pour toute discrimination basée sur le genre et critères apparentés (grossesse, accouchement, changement de sexe…), vous pouvez vous adresser également à l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes (IEFH) : 

  • Via le formulaire de signalement ;
  • En téléphonant au numéro gratuit : 0800 12 800 (depuis la Belgique) ou si vous vous trouvez à l'étranger au +32 (02) 2 233 44 00.

Pour lutter contre la discrimination, il est important de prévenir et sensibiliser sur la question. Vivre ensemble implique le respect de l’autre, en conséquence exclure quelqu’un ou le priver de l’un ou l’autre droit pour la simple raison de qu’il ou elle est, revient à commettre une injustice. 

Il est important de questionner son comportement et de se former pour décoder les discriminations et mieux les combattre.

 

Harcèlement

Ci-dessous, vous trouverez des pistes d’actions et des ressources pour lutter contre le harcèlement dont vous pouvez faire l'objet ou face auquel vous pouvez être amené·e à intervenir.

 

Espace public

Diverses stratégies sont possibles : 

  • Adopter un langage corporel calme et sans confusion ;
  • Répondre à l'agresseur que vous n'êtes pas intéressé·e : n'ayez pas peur d'exprimer votre refus clair et net sans vous sentir obligé·e de le justifier ;
  • Éviter d'entrer dans une discussion, le but est de sortir de la situation de harcèlement ;
  • Chercher de l’aide en attirant l’attention autour de vous.

 

Il n'est pas toujours facile de réagir face à des situations de harcèlement dans l'espace public. L’association Garance propose des cours d’autodéfense physiques et verbales. Il s’agit de stages qui ont pour objectif d’apprendre des méthodes de prévention  pour agir pour sa sécuirté.

  • En Wallonie, Soralia (anciennement Femmes Prévoyantes Socialistes) propose des cours d'autodéfense physique et verbale en collaboration avec Wendo
  • A Bruxelles, vous pouvez faire appel à l'ASBL Garance

 

Voici quelques exemples d’outils et de publications qui peuvent être mobilisées :

 

Dans la sphère professionnelle

Il est important de réagir rapidement puisque plus la situation perdure, plus les conséquences traumatiques seront importantes pour de la victime.

Commencer par repérer les gestes et les paroles inappropriées : le fait de pouvoir nommer la réalité qu’on vit permet de sortir de l’isolement dans lequel on est plongé·es lorsqu’on est victime de harcèlement au travail.

 

Toute personne qui se sent victime de harcèlement sur son lieu de travail (moralement ou sexuellement) a la possibilité de mobiliser différents leviers d’actions :

  • Faire appel au service de prévention de son entreprise s'il existe ;
  • Vous pouvez également décider de porter plainte : auprès du service de prévention qui proposera des solutions à l’employeur pour mettre fin au harcèlement. Si les mesures prises par ce service sont inefficaces, le conseil saisi le contrôle du bien-être au travail, toujours avec l’accord de la victime, qui peut imposer des mesures à l’employeur.

 

L’Organisation International du Travail (OIT) a publié un guide à l’intention des employeurs pour aborder, prévenir et répondre à des situations de harcèlement sur le lieu de travail. Dans ce guide vous pouvez trouver :

  • Des définitions et exemples de situations de harcèlement sur le lieu de travail ; 
  • Le cadre légal et les responsabilités de l’employeur ; 
  • Les raisons qui poussent à prendre des mesures pour lutter contre ces situations ;
  • Les politiques à mettre en place au sein de son entreprise pour répondre à des situations de violence et de harcèlement ; 
  • Des exemples de gestion de risques et de bonnes pratiques.

source : Violence et harcèlement au travail : Un guide pratique pour les employeurs Organisation du Travail, 2022 (pdf)

 

Lieux festifs

À la suite du mouvement #Balance ton bar, certains bars et clubs de nuit essayent de réfléchir à des mesures concrètes de prévention et de sensibilisation pour respecter l’intégrité physique et morale de tout le monde.

Pour répondre à ce besoin, des associations comme le Plan Sacha se mobilisent lors de festivals. Leurs actions comportent plusieurs axes :

  • Un axe formation qui vise à transmettre des informations et des outils d’auto-défense verbales et non-verbales. De plus, chaque membre du personnel reçoit une procédure à suivre pour son poste (bar, sécurité, etc.) ;
  • Un axe sensibilisation et prévention : à destination de chaque festivalier et festivalière pendant toute la durée de l’événement. Mise en place de stands de sensibilisation qui outillent les festivaliers et festivalières à l’auto-défense verbale et non verbales et déambulation de membres du collectif  tout au long du festival pour discuter et débattre avec le public.