Interaction : Agir

L'école est bien plus qu'un simple lieu d'acquisition de connaissances. Elle est le réceptacle des valeurs qui façonneront notre avenir collectif. Pourtant, afin de bâtir une société véritablement égalitaire et inclusive, il est essentiel de mettre en œuvre des actions concrètes au sein de nos écoles.

 

Formation continue des enseignant·e

La sensibilisation commence par le corps enseignant. Vous pouvez suivre ou organiser des formations régulières pour les enseignant·es afin qu'ils et elles puissent intégrer efficacement les principes d'égalité des genres et de l'inclusion dans leur enseignement. 

Comme évoqué dans la fiche comprendre, le choix d'un mode d'expression ne se limite pas à une simple décision linguistique, mais revêt également une dimension sociale. Les pratiques langagières ne sont pas immuables et peuvent même agir sur l'évolution de la société, contribuant ainsi à façonner la réalité sociale.

Avant de pouvoir enseigner l'écriture inclusive, il est essentiel de comprendre les concepts de base, tels que les pronoms inclusifs, les formes épicènes, et les règles de base de l'écriture inclusive. Des ressources en ligne, des guides et des formations peuvent être utiles pour cela.

Pour vous aider, n’hésitez pas à lire les outils législatifs qui vous aideront à adopter une féminisation des noms de professions :

Pour aider sa mise en application, en 1997, la Communauté française de Belgique (Conseil supérieur de la langue française, Service de la langue française) a publié un guide intitulé : Mettre au féminin. Guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre » (pdf), réédité en 2014 et disponible en ligne. Il existe par ailleurs une check-list de genre (pdf) réalisé en 2013 présentant quelques conseils pour intégrer le gender mainstreaming dans la communication fédérale, émanant du Service Public Fédéral Chancellerie du Premier ministre (DG Communication externe). On y trouve des « trucs et des astuces » pour communiquer de manière inclusive.

La Fédération Wallonie-Bruxelles a également édité un guide (pdf) et une check-list (pdf)

Ces guides pourront vous aider à opter pour des expressions inclusives lorsque vous rédigez divers documents tels que des devoirs et des évaluations. Cela englobe l'emploi de pronoms neutres tels que « iel » ou « ielles », l'utilisation de formes épicènes telles que « les étudiant·es » en lieu et place de « les étudiants » , ou encore l'adoption de doublets, comme « les professeurs et les professeures ».

Il est important de comprendre que l'écriture inclusive n'est qu'une des façons de faire en sorte que tout le monde se sente respecté en utilisant la langue. Les enseignant·es peuvent en parler avec leurs élèves pour les aider à voir que la langue évolue toujours.

En plus de l'écriture inclusive, les enseignant·es peuvent montrer d'autres idées, comme être conscients des clichés liés au genre dans la langue, regarder comment la langue a changé au fil du temps en ce qui concerne le genre, et éviter les mots ou les phrases qui pourraient donner le sentiment à certaines personnes d'être exclues.

Le but principal est de faire en sorte que tout le monde se sente accepté dans son identité de genre. On peut étendre cette discussion à d'autres sujets importants, comme l'apprentissage sur l'égalité des genres, la lutte contre la discrimination et le fait de comprendre et d'accepter les différentes identités de genre des personnes.

 

Équilibrez la participation en classe

La classe peut devenir un environnement d’apprentissage inclusif où tous les élèves peuvent se sentir à l’aise. Pour créer cela, il est important d’être conscient·es de ses  propres stéréotypes de genre. Parfois, sans le vouloir, les enseignant·es peuvent donner plus d'attention à certains élèves. Certaines personnes sont plus à l'aise à l'oral, tandis que d'autres préfèrent écrire ou utiliser des supports visuels.

Les débats en classe sont une excellente façon d'encourager la participation active de tous les élèves. Voici quelques conseils pour organiser les débats de manière inclusive :

  • Fixez des règles qui encouragent le respect mutuel et la prise de parole équilibrée ;
  • Veillez à ce que chaque élève ait l'opportunité de s'exprimer en utilisant des tours de parole ou en invitant spécifiquement les élèves qui sont plus réservés à partager leurs idées ;
  • Offrez la possibilité aux élèves d'exprimer des points de vue différents et encouragez-les à soutenir leurs arguments par des preuves solides.

et pour  les groupes de discussions qui animeront le débat  : 

  • Assurez-vous que les groupes sont diversifiés en termes de genres, d'origines ethniques, d'aptitudes et de compétences pour favoriser des perspectives variées ;
  • Donnez aux élèves des directives claires sur la manière de travailler ensemble, en encourageant l'écoute active et le respect des opinions différentes ;
  • Invitez chaque groupe à désigner un modérateur ou modératrice, un rapporteur ou rapportrice pour garantir que tous les membres participent activement.

 

Déconstruire les insultes

En classe, il est important d'apprendre ce que sont les insultes sexistes. Ces dernières se définissent comme des énoncés ou des expressions manifestant une connotation péjorative ou blessante fondée sur le genre d'un individu. Les insultes peuvent faire du mal et renforcent souvent des idées fausses sur les genres.

 

Origines historiques des insultes sexistes :

Il peut être intéressant de se plonger dans l'histoire pour comprendre l'origine de certaines insultes sexistes et comment elles ont évolué au fil du temps, comme par exemple : 

  • « Hystérique » : le terme provient du mot grec « hystera », signifiant « utérus » Historiquement, il était utilisé pour décrire des comportements émotionnels considérés comme irrationnels chez les femmes, attribuant ces comportements à des déséquilibres utérins imaginaires. Cette insulte véhiculait l'idée que les femmes étaient moins capables de maîtriser leurs émotions que les hommes ;
  • « Poule mouillée » : l'expression est souvent utilisée pour dénigrer quelqu'un qui est considéré comme faible ou peureux. Son origine remonte à une époque où l'on croyait que les femmes étaient plus vulnérables et moins courageuses que les hommes, perpétuant ainsi le stéréotype de la fragilité féminine.

Les insultes sexistes, telles que des commentaires dégradants sur l'apparence physique d'une personne en raison de son genre, peuvent entraîner une baisse de l'estime de soi et des problèmes d'image corporelle chez les individus ciblés.

Lorsqu'une personne est victime d'insultes sexistes de manière répétée, elle peut développer des symptômes de stress, d'anxiété ou de dépression, car ces expériences peuvent être traumatisantes sur le plan émotionnel.

Sur le plan social, les insultes sexistes peuvent contribuer à la perpétuation des inégalités de genre en créant un environnement hostile où les individus se sentent exclu·es ou stigmatisés en fonction de leur genre. Cela peut nuire aux relations interpersonnelles et à l'épanouissement dans la société.

Il est important de souligner que les exemples, ci-dessus, illustrent comment les insultes sexistes ont des racines historiques profondes et peuvent avoir des conséquences graves sur la psychologie, les émotions et les relations sociales des individus. C'est pourquoi il est essentiel d'aborder ces sujets en classe pour sensibiliser les élèves aux origines et aux impacts de ces insultes et les encourager à promouvoir des comportements respectueux et égalitaires.